Article paru sur kombini.com le 4 octobre 2018
Depuis lundi, les locaux de l’association Aspasie, à Genève, reçoivent chaque jour des travailleuses et travailleurs du sexe pour parler de leur métier. C’est même obligatoire. L’idée ? Informer les personnes exerçant la prostitution sur leurs droits et devoirs, ainsi que faire de la prévention sur les risques propres à la profession. Et c’est plus qu’un simple cours, selon Pénélope Giacardy, coordinatrice d’Aspasie :
«Nous accueillons les nouvelles travailleuses du sexe fraîchement enregistrées auprès des autorités mais également des personnes plus expérimentées. Ces séances sont de véritables échanges entre les intervenantes ayant souvent déjà exercé la prostitution, et les participantes.»
Dispensé en français, anglais, roumain, espagnol, portugais, hongrois, italien et allemand, le cours et le guide distribué aux participants et participantes sont le fruit de plus de deux ans de travail. Le but est aussi de donner les outils pour naviguer en toute sécurité dans les eaux troubles et parfois dangereuses du plus vieux métier du monde. Entre les IST, la violence de certains clients et le danger d’une possible exploitation, la profession expose les personnes qui l’exercent à des risques spécifiques.
«Informer, c’est donner le pouvoir. Notre but est de rendre les travailleurs et travailleuses du sexe les plus autonomes possible pour faire face aux difficultés bien connues du métier.»
Pour le moment, l’association Aspasie dit n’avoir que des bons retours sur les sessions organisées jusqu’ici. Le projet pilote devrait durer jusqu’en 2021, avant d’être soumis à évaluation.