Pour les client.e.s

Chers client∙es,

  • Les travailleuses et les travailleurs du sexe ont la chance de pouvoir exercer leur activité librement en Suisse. La loi suisse, consciente qu’il est injuste de criminaliser le “plus vieux métier du monde”, permet à ces femmes et à ces hommes de gagner leur vie en vous apportant du plaisir. Vous et les travailleur.se.s du sexe êtes donc partenaires. En tant que partenaires, vous devriez tous deux être soucieux de passer ensemble un moment agréable.
  • Vous demandez parfois des rapports non protégés. Comment une femme ou un homme qui accepte des rapports non protégés avec vous pourrait-il les refuser à d’autres ? Si une travailleuse ou un travailleur du sexe accepte donc d’avoir des relations sexuelles avec vous sans se protéger, elle/il représente un risque pour sa propre personne comme pour vous et vos autres partenaires. Ne demandez donc pas de rapport sans préservatif.
  • Toute pénétration, qu’elle soit vaginale ou anale doit être protégée. Utilisez du lubrifiant afin de rendre le rapport plus agréable et afin de minimiser l’impact du préservatif sur vos sensations. Vous minimiserez également la probabilité d’une rupture de préservatif.
  • Si vraiment le préservatif vous empêche d’avoir une érection, pensez au Femidom : c’est un préservatif qui s’applique dans le vagin ou dans l’anus de votre partenaire. Pensez aussi au préservatif ultra-fin en polyuréthane. Non seulement il est plus fin, tout aussi résistant, mais il provoque également moins d’allergies. On peut se le procurer en pharmacie.
  • En ce qui concerne la fellation, vous demandez souvent qu’elle soit pratiquée sans préservatif. S’il est avéré que le VIH ne se transmet pas par cette voie sans éjaculation, il ne faut pas oublier les autres infections sexuellement transmissibles. Sachez que chaque fellation non protégée expose à : la syphilis, l’herpès, les chlamydiae, la gonorrhée, les condylomes, les mycoplasmes et les ureaplasmes… que vous fassiez ou que vous receviez une fellation.

Toutes ces maladies peuvent être handicapantes et/ou douloureuses.  La vie est trop courte pour compromettre votre santé sexuelle et vos projets de famille. Chez les femmes, des ISTs comme le chlamydia peuvent ne donner aucun symptôme et mener à la stérilité. D’autres peuvent provoquer des fausses couches ou des maladies du nouveau-né.

Il en va de même pour le cunnilingus :  il est très excitant de pouvoir toucher, voire même lécher une vulve. Même si les risques d’attraper le VIH sont faibles, le risque d’attraper une des infections sexuelles présentées ci-dessus est le même que pour la fellation. La sphère génitale des travailleuses du sexe est leur outil de travail, elle doit donc rester saine et propre. Il est donc préférable que vous vous laviez les mains avant de toucher une vulve (vous pouvez aussi mettre un gant en latex) et que vous pratiquiez le cunnilingus avec une digue dentaire (petit carré de latex ou préservatif coupé en long).

  • Pas de violence avec les travailleur∙ses du sexe. Ce sont des travailleur∙ses indépendant∙es. Il/elles proposent des services qu’ils/elles choisissent eux/elles-mêmes d’offrir, en toute légalité. Ceci implique que ni les horaires, ni les prestations, ni les tarifs ne peuvent être imposés. C’est à eux/elles de déterminer leurs prestations, leurs horaires, leurs tarifs ainsi que les mots que vous pourrez employer. Pendant le service sexuel, évitez donc les mots qui pourraient blesser à moins que cela ne fasse partie du contrat de prestations.
  • Toute pratique est possible si elle est le résultat d’un accord. Cet accord ne doit cependant se faire que si les deux parties sont informées des risques médicaux et légaux, et ont formulé leur consentement.
  • Chaque pratique doit être consentie expressément par toutes les parties. Une attention particulière doit être portée lors des changements de pratique non prévue au prélable lors de la négociation, et qui doivent faire l’objet d’une nouvelle discussion.

A ce sujet, sachez que:

  • Le VIH/Sida se transmet lors de rapports vaginaux et anaux. Même si le risque de transmission au VIH lors de la fellation non protégée avec éjaculation est très faible, il reste possible. Toute personne porteuse du VIH et ayant des pratiques à risque peut être poursuivie pénalement.
  • L’hépatite C est particulièrement transmissible par le sang. Elle requiert une haute vigilance lors de contacts sexuels pendant les règles et lors de rapports anaux non protégés. Elle se transmet aussi lors d’utilisation de seringues non stériles.
  • L’hépatite B, les chlamydiae, les mycoplasmes, les ureaplasmes, les gonocoques et les trichomonas sont hautement transmissibles par voie sexuelle.
  • L’hépatite B, les chlamydiae et les gonocoques peuvent être transmis par la salive ou par la projection de sperme dans les yeux.
  • La syphilis et l’herpès sont hautement transmissibles par la salive et le baiser. Les lésions cutanées de la syphilis sont également dangereuses par simple contact.
  • Les condylomes sont très infectieux et ils sont transmissibles par toute pénétration, qu’elle soit vaginale, anale ou orale.

Une travailleuse ou un travailleur du sexe expérimenté∙e et soucieux∙se de votre santé et de votre bien-être pourrait, et devrait :

  • Vous proposez une douche et nettoyer vos parties intimes.
  • Refuser toute pénétration sans préservatif.
  • Refuser la fellation sans préservatif.
  • Fournir son propre matériel de prévention et lubrifiant.
  • Proposer des draps et des linges propres.
  • Nettoyer et désinfecter systématiquement ses sextoys et autres ustensiles.
  • Utiliser des gants pour le massage de la prostate.
  • Ne pas accepter que vous soyez sous l’emprise d’alcool ou de drogues ou que vous n’ayez plus votre capacité de discernement. Etre sous l’effet de substances (alcool, cocaïne, héroïne, etc.) peut vous faire prendre à tous deux des risques inconsidéré.
  • Etre vacciné∙e contre l’hépatite B.
  • Se faire dépister régulièrement pour les ISTs/VIH car certaines zones infectieuses peuvent être en contact malgré le préservatif, et que certaines infections telles que le HPV peut se transmettre malgré le port du préservatif.
  • Ne pas vous saluer lorsqu’elle/il vous croise en dehors du travail afin de garantir votre anonymat.

Un client respectueux doit :

  • Respecter les travailleur.se.s du sexe, les termes de la prestation et leur consentement. Rappelons que le consentement de chacune des parties peut être retiré à chaque instant, et que ce dernier doit être expressément formulé. Un acte sexuel non consenti, qu’il soit pénétratif (art 189 et 190 du CP), par contact (art 189 et 198 du CP), et/ou sans contact (articles 194, 197 et 198 CP) constitue une infraction pénale qui vous fait passer de la position de client à celle d’agresseur.
  • Se faire dépister régulièrement pour les IST/VIH, même si vous portez un préservatif pour toutes les pratiques, et a fortiori si vous n’en portez pas.
  • En cas de prise de risque isolée (rupture de préservatif par exemple), suivez les recommandation de la rubrique « Que faire en cas de rupture de préservatif ? ». Protégez-vous systématiquement jusque-là, notamment au sein de votre relation stable.
  • N’hésitez pas à parler de toute prise de risque avec votre conjointe ou votre conjoint. Le désagrément dû à cet aveu sera bien moins grand que celui dû à l’annonce d’une infection dont vous seriez la cause!

Vous pouvez jouer un rôle dans la lutte contre l’exploitation sexuelle/la prostitution forcée en signalant vos doutes à :

  • Aspasie
  • Fleur de Pavé

Aspasie adhère à la ligne de conduite d’Amnesty International. En particulier, cette position affirme que les États doivent abroger les lois en vigueur et s’abstenir d’en adopter de nouvelles incriminant ou punissant, directement ou dans la pratique, l’échange de services sexuels entre adultes consentants contre rémunération.

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