« Seul un oui est un oui » – La pétition d’Amnesty

Amnesty international lance une pétition :
Amnesty International | Seul un oui est un oui

« La commission juridique du Conseil national discute actuellement de la révision du droit pénal en matière sexuelle. Si le Conseil national suit le Conseil des Etats en redéfinissant le viol selon le principe « Non c’est non », la variante « Seul un oui est un oui » sera définitivement écartée. Ce serait une grande déception pour les victimes, car la loi leur attribuerait la responsabilité de dire « non » à un rapport sexuel non désiré pour que celui-ci puisse être reconnu comme viol. Le principe « Non c’est non » ne satisfait pas pleinement aux normes internationales des droits humains : c’est l’absence de consentement et non la résistance de la victime (même manifestée par un non) qui doit être au coeur de l’infraction de viol.

Pour nous, c’est clair : le sexe nécessite le consentement de toutes les personnes impliquées, sinon c’est un viol. Nous appelons le Conseil National à adopter la solution « Seul un oui est un oui » pour enfin protéger suffisamment l’autodétermination sexuelle ! »

Pourquoi c’est important ?

Même si certain.e.s perçoivent dans cette revendication une futilité excessive, pour Aspasie le combat est important, car un silence n’est pas un oui, car le champ lexical du « peut-être » n’est pas un oui, que céder n’est pas consentir, et que même le « oui » peut être assorti d’exception(s). Or, la formulation « non c’est non » ne prend pas en considération l’ensemble de ces aspects, sans lesquels un acte sexuel peut se transformer en agression.

En tant qu’association pour la défense des droits des travailleur.se.s du sexe, Aspasie se sent très concernée par la question du consentement, celui qui est formulé et éclairé, pas celui obtenu par défaut.

Les TDS sont en effet surexposé.e.s aux violences et au risque de voir leur consentement biaisé, mal-éclairé ou absent, transgressé par la violence, la menace ou la contrainte, par un soi-disant « client » qui s’avère en fait être un agresseur, par un.e ami.e qui s’avère être un.e proxénète. Du fait de leur travail, de la stigmatisation, de la banalisation de la violence compte-tenu de cette surexposition, et de la pensée collective selon laquelle ce sont les « risques du métier », nombreux.ses sont celles et ceux ne se sentent pas légitimes de déposer plainte suite à un viol ou à une agression sexuelle qui ont lieu dans le cadre de leur travail.

Les TDS sont ainsi surexposé.e.s à toutes les situations où il n’y a pas eu de « non », mais pas eu de « oui » non plus. Toutes ces situations où l’autre insiste, où on a peur, où il y a domination physique et/ou emprise, où le passage d’une pratique à une autre nous a fait passer du « oui » au « non », sans que ce dernier n’ait pu être clairement formulé.

Alors bien sûr que « non c’est non », mais pas « non » n’est pas « oui », car consentir ce n’est pas seulement refusé, c’est affirmer sa volonté. 

Pour toutes ces raisons, c’est tout naturellement que l’association Aspasie soutient cette pétition, et invite toutes celles et ceux convaincu.e.s à le faire également.

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